Il fallait bien que quelque chose rate, mais c’est quand même un peu couillon qu’il s’agisse des fameux carreaux de ciment dont je vous rebats les oreilles depuis des mois. Nous sommes arrivés dans la maison hier tard dans la soirée et j’étais impatiente de découvrir les carreaux enfin posés, tâche dévolue au carreleur « spécialisé » qu’un fournisseur de carreaux m’avait recommandé. Ils sont rares dans la région et j’étais bien contente d’avoir réussi à en trouver un disponible et connaissant son affaire. La pose de ce type de carreaux artisanaux est délicate : ils se posent bord à bord quasiment sans joints, ils ont une épaisseur irrégulière, les bords ne sont pas toujours parfaits, la procédure de pose et traitement se fait en plusieurs étapes bien précises espacées de délais impératifs.

Eh bien je ne sais pas d’où cette entreprise tient sa réputation mais je me retrouve avec des carreaux certes jolis mais qui ne ressemblent pas du tout à ce qu’ils devraient parce que le carreleur les a posés comme des carreaux ordinaires avec de bons gros joints d’un centimètre ou presque et si j’en juge par les très grands écarts de couleurs de l’un à l’autre, l’étape lavage, relavage, récurage, rerécurage – qui se fait quelques jours après la pose et quelques semaines avant le traitement – a été zappée. L’irrégularité des couleurs ne me dérange pas tant que ça, c’est l’une des caractéristiques de ces carreaux faits à la main et cuits en différentes fournées, mais les différences ne devraient pas être si grandes qu’elles le sont.

Mais surtout, surtout, ces joints annihilent très nettement l’effet « tapis » qu’ils devraient produire. Lorsqu’ils sont posés dans les règles de l’art, ils sont espacés d’à peine un ou deux millimètres entre eux, les joints sont quasi invisibles. Les carreaux restent intrinsèquement jolis, mais cette pose les relègue au rang d’un carrelage ordinaire – et encore car aujourd’hui on trouve des carreaux « ordinaires » aux bords dits rectifiés qui évitent le côté quadrillage induit par la pose à joints (et vu que mes carreaux font 20x20cm, côté grille de mots croisés, je suis servie !).

Voilà. Dépitée mais pas désespérée – comme je le disais, il n’empêche que ces carreaux sont beaux –, il va me falloir quelque temps pour digérer cette déception, oublier la somme dépensée pour ce sol totalement disproportionnée par rapport au résultat, me sortir surtout de la tête l’image de ce à quoi ils auraient pu/dû ressembler. Il est quoi qu’il en soit trop tard, je doute de pouvoir obtenir sans bataille acharnée – et encore – que le carreleur défasse son travail, récupère les carreaux et les repose correctement. Il faudrait pour cela consacrer m’engager dans un conflit avec cette entreprise que je n’ai aucune envie de mener au prix du temps et du stress que je devrais y consacrer.

Je vais quand même lui passer un petit coup de fil « amical » la semaine prochaine.

Merdalors.