Laurent Gloaguen fut autrefois mon voisin par anticipation. Il est même vaguement plus bigouden que moi vu qu’il est né à un battement d’aile ou presque du couvepenty… Outre son carnet de bord qu’on ne présente plus, il a depuis quelque temps ouvert un superbe carnet maritime où je vous recommande de traîner vos guêtres et vos cirés jaunes dès tout de suite maintenant.
Il m’a écrit un mail pour me signaler que malgré toute la considération qu’on doit porter à si vénérable ouvrage, la définition du Larrousse du « penty » que je reproduis dans la présentation de ce blog n’est pas correcte.
Je m’en voudrais de vous laisser comme moi en si crasse fourvoiement. Voici donc ce que m’écrit Laurent :
Le « penty » désigne en breton petite maison située à l’écart d’un village, souvent au bord de la mer, caractérisée par son toit pentu recouvert d’ardoises (Larousse).
Heu, Larousse est un peu dans les choux. Ça, c’est une définition d’agent immobilier, c’est pas Orpi et Century 21 qui vont faire la langue !
Le penty, c’est une maison plus petite à l’écart d’une maison principale, une dépendance.
Etymologiquement, c’est “penn”, chef, tête, et “ti”, maison, “penn-ti”, chef de maison.
Le nom vient de “pennti” ou “penty” qui signifiait “métayer” sur une ferme.
Le “penty” louait du fermier une maison et un lopin de terre (généralement pas plus d’un hectare).
Il y avait de nombreux échanges entre le penty et le fermier, ainsi le fermier faisait le gros labour des terres du penty qui le remboursait en journées de travail. C’était plus une forme de solidarité agricole qu’une exploitation de l’homme par l’homme et le paiement du loyer se faisait principalement en travail et services (comme les enfants du penty qui gardaient les bêtes).
Par dérivation, la maison pour loger le métayer est devenue le penty.
Ce penty est par la suite (début du XXe siècle) devenu la maison où l’on logeait les enfants devenus grands. Suite aux émigrations et à la grande guerre, le système du penty a périclité mais les maisons sont restées.
Dans le sens moderne, le “penty” est une dépendance habitable, genre une petite maison au fond du jardin ou une ancienne crèche aménagée.
Voilà tu as un sujet de billet :-)
Je me suis souvenue en lisant Laurent que c’était ce que m’avait dit BC, le fameux soir des crêpes fourrées aux histoires de pêcheurs et de sirènes-sardinières aux écailles argentées les soirs de bal.
Ma maison n’est décidément pas un penty, flûte alors !